Vol. 19 No. 2 (2010): Nordic Journal of African Studies
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Procédés de pluralisation et marques du pluriel dans une langue dite « mixte » : le tasawaq d’Ingall

Alimata Sidibe née Ouedraogo
Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger
Nordic Journal of African Studies

Published 2010-06-30

How to Cite

Ouedraogo, A. S. née. (2010). Procédés de pluralisation et marques du pluriel dans une langue dite « mixte » : le tasawaq d’Ingall. Nordic Journal of African Studies, 19(2), 16. https://doi.org/10.53228/njas.v19i2.209

Abstract

Le tasawaq (langue actuellement parlée à Ingall et à Teggida-n-tessemt dans le Nord du Niger) est une langue mixte dont le lexique contient des bases lexicales qui se rapprochent de celles du songhay (ces bases lexicales constituent la majorité du lexique de la langue), du tamajaq et de l’arabe (dans ce cas, il s’agit essentiellement du vocabulaire ayant trait à la religion musulmane et celui des nombres).

Les procédés de pluralisation en tasawaq sont différents selon que la base lexicale est issue du tamajaq, de l’arabe ou du songhay : on a ainsi d’une part une flexion nominale par ajout de morphèmes discontinus i (ti)… (t) an, en, awan pour les bases tamajaq ou par suffixation simple de morphèmes; on a d’autre part une suffixation du morphème yó et de ses variantes pour les bases songhay.

Les marques du pluriel sont réutilisables hors de leurs contextes traditionnels; ceci permet de relever que le système était mixte à sa constitution et que les marques du pluriel de sources différentes forment actuellement un seul paradigme en tasawaq; le choix d’une marque est règlementé selon des critères propres au tasawaq. L’usage concurrentiel des marques du pluriel (t) àn ou yó fonctionne comme un indicateur d’appartenance à un groupe socio culturel donné; il fonctionne alors comme un signum social.